« Adopter » un monument aux morts

Le 6 juillet 1905, le sous-marin Le Farfadet basé à l’Arsenal de Ferryville (actuel Menzel Bourguiba, Tunisie) coule lors d’un exercice dans les eaux du lac de Bizerte : 14 marins périssent. Le 16 octobre 1906, dans la même zone, le Lutin, sous-marin de la même classe, sombre : 16 morts.

Un monument à Ferryville

Immédiatement, un premier monument en mémoire des victimes est érigé dans le cimetière de Ferryville. En parallèle, une souscription nationale est lancée et, début 1909, une sculpture de bronze de 5 m de haut et de 9 tonnes est inaugurée à proximité de l’arsenal. Créée par Emile Gaudissard, elle figure une allégorie de la Gloire soutenant un soldat au-dessus d’un sous-marin ceinturé des chaînes de sauvetages.

1909 – L’inauguration du monument aux victimes du Farfadet et du Lutin

De Ferryville à Mourenx, les errances du monument

En 1961, suite à la crise de Bizerte, conflit politique et militaire entre la Tunisie désormais indépendante et la France, le monument est rapatrié à l’Arsenal de Toulon. Il restera quelques années sur un quai avant de rejoindre la base sous-marine de Lorient.

A la fin des années 1950, au nord-ouest de Pau, la ville nouvelle de Mourenx voit le jour. En cinq ans, une ville de 10.000 habitants surgit en lieu et place des anciens marais. Dans les années 1960, de nombreux rapatriés d’Afrique du Nord s’installent dans la ville. Dépourvu de monument aux morts, la ville adopte en 1969, à l’initiative de Roger Aiello, celui de Ferryville.

Ce cas d’adoption d’un monument aux morts n’est pas unique en France. De nombreux monuments ont par exemple été rapatriés d’Algérie pour être ensuite placés dans des communes françaises. Celui de Marengo, l’actuelle Hadjout, se trouve aujourd’hui aux Avirons sur l’île de la Réunion. 

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